lundi 8 octobre 2007

Peurs

Je suis un ancien névrosé, je peux prétendre parler de peurs et de phobies, je suis un peu expert. C'est un sentiment (? un ressenti ?) de désarroi absolu au point d'en devenir angoissant qui apparaît avant même de prendre en considération sereinement la réalité d'une situation quelconque. Pour quelqu'un qui n'éprouve pas la même angoisse, ça peut confiner au ridicule. La culture la plus élémentaire permet de comprendre que c'est un comportement hors de toute logique, hors de tout raisonnement cartésien. C'est pour cela qu'il faut respecter, c'est absolu.

Je suis venu à bout de ma névrose par des psychothérapies qui m'ont permis de mieux me situer dans ma vie. Je crois qu'on ne se situe jamais définitivement dans son existence, on est constamment appelé à se recentrer et à évoluer. C'est une question d'humilité qui se récompense par un état psy sain.

Et aujourd'hui, de quoi j'ai peur ? Rien, pratiquemment rien. J'allais faire un discours sur des peurs qui n'en seraient pas, mais même là, je n'ai pas peur. Peur de rater mon train ? Non, je prends sereinement mes dispositions avant. Peur d'acheter un cadeau qui ne plaira pas, c'est évident ? Non, je suis dans la bonne foi, j'achète ce que je crois qui va plaire. Peur de tomber dans le précipice à côté de moi ? Non, le précipice est là, il ne bougera pas, je ne le crains pas. Je devrais me remettre face à de vieilles peurs que je n'ai jamais retestées depuis longtemps. Peur de la mort ? Non, il est inéluctable que j'y passe, je l'accepte comme tel, quand il faudra bien y passer. Peur qu'on vienne m'agonir d'insultes et me faire les pires menaces ? C'est une agression qui peut me saisir et me pétrifier tant ça peut être terroriste. J'ai alors besoin de retrouver ma conscience, projetée on ne sait où par le souffle de la bombe "Propos odieux de mauvaise foi volontaire". Mais non, ça ne me fait pas peur.

Ma seule peur, c'est de voir mon corps se dégrader vers la fin (cancer, cécité, surdité, motricité...) et d'infliger cette image interminable à des proches qui n'y pourront rien, parce que la médecine n'y peut rien. Je ne parle pas des rémissions qui sont parfois plus cruelles que la fin réelle.

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