lundi 1 octobre 2007

Pensées du jour

J'avais trouvé sur le web une page passionnante d'un site américain sur le droit des homosexuels aux Etats-Unis (page remodelée façon supprimée). Je tiens à donner mon opinion sur la question. Avant toutes choses, je voudrais donner en quelques mots mes grandes idées sur l'homosexualité.

A mes yeux, il n'y a aucune différence entre deux personnes qui n'auraient pas la même orientation sexuelle, si ce n'est que dans l'intimité, mais ça, ça relève justement de l'intimité de chacun, aucun tiers n'a à s'y immiscer de sa propre initiative. Ce que Pierre Eliott Trudeau, ministre fédéral canadien de la Justice en 1967 avait résumé à la Chambre des Communes (Parlement) par la formule: "L'Etat n'a rien à faire dans les chambres à coucher de la Nation.". Evident ? Pas tant que ça, il faudra quand même attendre 36 ans après cette déclaration de monsieur Trudeau pour voir la Cour Suprême des Etats-Unis rende l'arrêt "Lawrence v. Texas" (2003) qui rend illégal sur tout le territoire américain toute loi réprimant la sodomie. Et tout n'est pas encore résolu partout, partout, il suffit de voir la loi répressive que le Parlement fédéral du Nigéria était sur le point de passer.

Et qu'est-ce que je pense de l'homophobie et des actes homophobes ? Je pense que l'homophobie est une peur de l'homosexualité par manque de connaissance du fait homosexuel. La peur de ce qu'on ne connaît pas peut être légitime mais cela n'autorise pas la volonté de le détruire, d'en nier ou d'en interdire l'existence par n'importe quel moyen, et encore moins la violence. Il faut se donner les moyens de dissiper cette peur en soi en s'informant selon ce que l'on a besoin de savoir pour vivre serein, au milieu de chacun avec ses spécificités.

Loi de non-discrimination envers les homosexuels.

Pourquoi faudrait-il une loi de non-discrimination envers les homosexuels alors qu'il n'y a aucune loi anti-discrimination contre les porteurs de lunettes ? Vu comme ça, c'est plaisant, mais c'est vrai. Plus concrètement, je pense qu'il y aurait moins de discrimination dans les classes et les cours de récréation, il y aurait bien moins de discrimination dans la société adulte. C'est aux enseignants de réprimer, de sanctionner et de ne pas créer de discriminations dans leurs classes (avec des surnoms qui n'ont pas lieu d'être. Chaque élève a son état civil et il est là pour apprendre les rudiments du savoir). Chaque élève doit être l'égal de son voisin, qu'il soit plus mignon, plus débrouillard, plus vif, plus "porteur de lunettes" (...) qu'un autre et c'est aux profs de le faire respecter, c'est leur boulot. Il suffit d'un prof qui ne remplisse pas ses obligations en la matière pour faire gripper toute la machine. En grandissant, l'homosexualité serait une différence pas plus remarquable que le port des lunettes ou les choix partisans de quiconque.

La protection des étudiants homosexuels.

J'estime avoir partiellement répondu: si les enseignants font leur boulot (ingrat, ici, en l'occurence) apprendre à leurs élèves dès leur plus jeune âge à ne pas faire de discriminations sous peine d'être rigoureusement réprimés, il n'y aurait pas de protection spécifique à assurer aux étudiants homosexuels, il y aurait moins de polémiques de discrimination positive, ce serait tout bénéf'.

Répression de la discrimination au travail.

Déjà répondu.

Sanction des propos et des agressions homophobes.

En introduction, j'ai dit ce que je pensais de l'homophobie, je crois que c'est un manque d'ouverture d'esprit lié à un manque de culture concernant le fait homosexuel. Il faut réprimer en obligeant le délinquant ou criminel en faisant un travail d'intérêt général en faveur des homosexuels et l'obliger à rédiger un document de quelques pages sur une réalité du milieu homosexuel.

L'adoption par un couple homosexuel.

Comme je l'ai dit en introduction, quels que soient nos orientations sexuelles, nous sommes tous des hommes et des femmes, la différence se situe dans l'intimité de nos vies et de nos sens que personne n'a à juger. Je suis persuadé qu'un couple homo est tout à fait en mesure d'élever un ou des enfants, dans le respect de l'ordre et des bonnes moeurs. Je pense aussi qu'il peut y avoir des couples homos meilleurs parents que des couples hétéros. Mais je suis contre l'adoption d'un enfant en bas âge par un couple homo. A mon sens, tant qu'il n'est pas en mesure de tout comprendre, j'estime que l'enfant a besoin d'une entité paternelle et d'une entité maternelle dans la vie de tous les jours. Pour des raisons qu'il n'a pas à expliquer et qu'il ne peut pas nécessairement expliquer, il a tout à fait le droit de vouloir que tel soir, ce soit le père qui vienne lui raconter son histoire pour dormir et tel autre jour, ce soit la mère. Un couple homo ne peut pas fournir cela. S'il fait pipi au lit et qu'il se réveille à trois heures du matin, il a tout à fait le droit de vouloir que ce soit son père plutôt que sa mère qui vienne le réconforter. S'il a fait un cauchemar, il a tout à fait le droit de choisir quel parent va venir le consoler ce soir là. Et puis, il y a également l'argument Education Nationale. Pas sûr que tous les enseignants prennent la défense d'un gamin qui dise "J'ai deux papas/deux mamans", voire qu'ils ne lancent pas des moqueries... Quand l'enfant est plus grand, qu'il est en mesure de comprendre qu'il est issu d'un père et d'une mère mais qu'il a été adopté par deux personnes de même sexe qui s'aiment, je n'ai aucune objection.

L'adoption par un célibataire homosexuel.

Quelle que soit l'orientation sexuelle, je suis contre l'adoption par un parent célibataire. Trop souvent dans l'univers homosexuel et surtout masculin, il y a une assimiliation dans les services administratifs de l'homosexualité à la pédophilie, assimilation la plupart du temps gratuite et sans fondements valables.

Ce que je pense alors de l'adoption par un célibataire homosexuel ?Tout être humain a le droit d'être de mauvaise humeur, de s'emporter, de se fâcher et de refuser de parler avec la personne avec laquelle elle s'est fâchée. Il est sain que lorsqu'un enfant en bas âge se fâche avec un de ses parents pour des motifs totalement injustifiés ou intolérables, l'autre parent vienne en médiateur. Impossible quand le parent est seul. N'en parlons pas au moment de la crise d'adolescence.

La reconnaissance du deuxième parent dans un couple homosexuel.

Explication: Un homme a eu une vie de couple hétéro, il a des enfants puis il se découvre homo, il divorce et vit avec un autre homme, tout en gardant l'autorité parentale. Est-ce que le nouveau mari du père peut partager l'autorité parentale ? La question ne se pose pas à mes yeux, c'est évidemment oui. Sinon, en pleine crise d'adolescence, le gamin va en jouer, en rejetant son "beau-père" en lui disant des horreurs du genre: "De toute façon, ta parole vaut rien en justice." Des paroles tout à fait opportunistes pour servir ses intérêts matériels de l'instant (pour une sortie, un achat d'ado, un caprice...), mais stupides parce que blessantes et inoubliables à vie pour toutes les parties et très culpabilisantes pour celui qui les a énoncées.

Le droit au séjour du conjoint homosexuel/Rapprochement familial.

La question du droit au séjour du conjoint homosexuel ne devrait rien avoir à voir avec une quelconque orientation sexuelle, ça ne doit pas rentrer en ligne de compte dans la décision de l'administration, tout le monde pareil.

Je mets le rapprochement familial avec, même si je sais très bien que c'est autre chose. (Le rapprochement familial, c'est surtout dans l'admininstration. Quand un fonctionnaire est muté professionnellement loin de chez lui, son conjoint fonctionnaire est prioritaire pour bénéficier d'un rapprochement géographique).

Le droit de visite du parent homosexuel.

La question du droit de visite du parent homosexuel à ses enfants biologiques du temps où il vivait une relation hétérosexuelle n'a rien à voir avec une quelconque orientation sexuelle, ça ne doit pas rentrer dans le choix de la décision du juge aux affaires familiales, tout le monde pareil, homosexuel n'est pas synonyme de pédophile.

Le droit à l'insémination artificielle.

Je suis contre l'insémination artificielle pour plusieurs raisons et pour tous.

La raison déjà évoquée dans le cas de l'adoption par un couple homosexuel, je n'y reviens pas.

Je ne connais pas bien les procédures administratives et biologiques pour avoir droit à l'insémination artificielle. D'après ce que je crois savoir, je suis contre. Toute personne me semble avoir le droit de connaître ses origines génétiques, de connaître les risques de maladies génétiques dont on peut freiner l'évolution par un traitement préventif si on sait qu'il y a des cas dans les générations précédentes. (Et ces maladies ne sont pas des plus réjouissantes, je ne les connais pas toutes, j'ai oublié le nom de certaines d'entre elles: maladie d'Alzheimer, une autre maladie où l'on termine dans la démence, le glaucome où on finit presque aveugle, les cancers...).

Et un enfant qui n'a pas la même couleur de peau que sa mère a le droit légitime quand il le réclamera de savoir pourquoi et de vouloir connaître son père. (Je pense la même chose en matière d'accouchement sous X. La solution à mes yeux, c'est le droit, acquis aujourd'hui, de la mère d'écrire un courrier à son enfant. Je rajouterai pourtant de laisser un prélèvement d'ADN).

Le pacs et le mariage.

Qu'il s'agisse d'un couple homosexuel ou hétérosexuel, vu notre société actuelle, je suis contre, l'union libre fait très bien l'affaire. Bien évidemment, s'il y a un patrimoine à transmettre, une forme d'union légale s'impose, mais ce n'est pas l'intention première de ces unions.

Nous vivons dans une société très matérialiste (quasiment exclusivement matérialiste, cause d'énormes frustrations psychologiques graves actuelles...) Un contrat de mariage peut facilement être considéré comme un acte de propriété (actes que l'on signe chez la même personne, en plus, chez le notaire). "Tu es ma propriété, je fais ce que je veux de toi." et ça peut dériver vers de la violence conjugale, ce qui est à réprouver.

Le droit à porter le même patronyme.

Actuellement, dans un couple homosexuel même pacsé, un des conjoints n'a pas le droit de donner son nom en nom d'usage à son partenaire (comme dans un couple hétérosexuel marié). Je ne vois pas ce qui justifie une telle différence entre des couples hétérosexuels et des couples homosexuels. Personnellement, je n'ai aucun avis sur la question, dans ma famille, toutes les femmes non mariées sont d'avis de garder leur nom inscrit à l'état civil.

La sodomie.

Déjà répondu par la célèbre citation de monsieur Trudeau: "L'Etat n'a rien à faire dans les chambres à coucher" et encore moins les tierces personnes. On fait ce qu'on veut, librement, mais de manière responsable.

Etat de la législation dans le monde concernant la sodomie.

Les mères porteuses.

Je suis contre. Pas toujours très sûr qu'elles soient toujours très équilibrées et que leurs intentions soient des plus saines et des plus avouables. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas, mais je doute que ce soit la majorité. Je pense qu'une femme équilibrée a à coeur de suivre l'évolution de l'enfant qu'elle a porté pendant 9 mois de grossesse, avec les contraintes que ça suppose.

Le mariage dans la constitution d'un état.

A savoir l'inscription: "Le mariage est l'union d'un homme et d'une femme" (cher au président Bush mais il n'a jamais réussi à le faire passer).

Je suis contre, c'est une preuve de faiblesse des gouvernants à trouver des arguments contre le mariage homosexuel. On est pour le mariage homosexuel, on est contre qu'on soit homosexuel ou hétérosexuel, à chacun son opinion, d'accord.

Mais la constitution d'un état, ce sont les règles de base du fonctionnement de cet état, les grands principes des droits fondamentaux que la jurisprudence se chargera d'interpréter, c'est définir le fonctionnement des institutions de ce régime politique, les rapports entre ces institutions, leur bon fonctionnement. Doit-on comparer le fonctionnement du Parlement avec la nature des mariages célébrés ? C'est ridicule. Si le bon fonctionnement des institutions n'est pas respecté, le chef de l'Etat, chef constitutionnel des armées et garant du bon respect de la constitution, peut faire envoyer la troupe si nécessaire pour rétablir l'ordre constitutionnel.

On a vu le roi Juan Carlos rétablir l'ordre constitutionnel le 23 février 1981 en envoyant la troupe cerner le Parlement envahi par des militaires qui tentaient un coup d'état. Quel chef d'état, garant d'une constitution qui dirait que le mariage, c'est la seule union d'un homme et d'une femme, oserait le ridicule d'envoyer la troupe pour rétablir l'ordre constitutionnnel du mariage au fin fond de son territoire ?

Gay Panic Defence.

C'est une honte! C'est un argument de plaidoirie des agresseurs homophobes aux Etats-Unis. Ils se disent hétérosexuels, seraient allés dans un bar homosexuel et s'y seraient fait draguer. Comme ils ne sont pas du tout homosexuels, ils se seraient gravement affolés (quelle idée alors d'être allé là!). Affolement au point de se faire sombrer dans une forme de démence (irresponsabilité) qui les auraient poussé à agresser leur victime, la plupart du temps jusqu'au meurtre.

En réalité, c'est la plupart du temps l'argument au tribunal d'homophobes qui s'ennuyaient un samedi soir et qui n'auraient rien trouvé de mieux ce soir là pour tuer le temps que de casser du pédé. En plaidant cette thèse, ils espèrent l'acquittement du fait de la démence, qui les déresponsabiliseraient quand ils prennent conscience de la lourde peine à laquelle ils s'exposent. La "Gay Panic Defence" n'a jamais valu à personne acquittement mais a permis des allègements de peine à l'énoncé du verdict.

DADT.

Initiales de "Don't ask, don't tell", la recommandation de l'administration américaine concernant les homosexuels dans l'armée. "Ne demandez/réclamez rien, ne dites rien" et vous resterez dans l'armée.

Aux Etats-Unis, encore aujourd'hui, révéler son homosexualité vaut exclusion automatique de l'armée américaine. (En juillet 2006, le Pentagone, ministère de la Justice, a publié la liste des maladies mentales qui valaient exclusion de l'armée américaine. Parmi lesquelles, l'homosexualité, un argument que l'association des psychiatres civils américains réfute depuis 1973 et que l'OMS réfute depuis 1982!).

Des mouvements homosexuels se battent contre cet état de fait. Entre autres, ils avaient demandé au président Clinton d'agir. Il avait cru trouver la voie médiane en recommandant: "Don't ask, don't tell". C'est un pis-aller. Actuellement, la tendance serait à légiférer pour autoriser les homosexuels à servir librement dans l'armée américaine (le nombre d'homosexuels dans l'armée américaine est estimé). De hauts gradés à la retraite (forcément) se sont exprimés en faveur de l'abolition de cette doctrine.

Ce que j'en pense ? La compétence à servir dans l'armée n'a rien à voir avec une couleur de peau, une religion ou une quelconque orientation sexuelle.

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