mercredi 10 octobre 2007

Envie de mourir

Ne me secouez pas, mon corps est plein de larmes (Henri Calet)

Oui, j'ai envie de mourir. J'habite au dernier étage d'un immeuble, il me serait facile de me jeter dans le vide. J'ai des médicaments un peu forts et probablement périmés, je pourrais m'en faire un joli petit cocktail et en finir. On connaît tous mille et une façon de faire, je ne vais pas en faire le catalogue (en ai-je seulement le droit sur un blog ?)

On a tous dans l'existence un gros moment de cafard où on se dit que l'au-delà est la solution. On y pense tous plusieurs fois pour des raisons que l'on considère plus ou moins raisonnables a posteriori, parfois même, on peut en rigoler, tant l'intention n'était inscrite que dans l'impulsivité. Je n'y échappe pas mais je n'ai jamais pu passer à l'acte car je suis terrorisé à l'idée de me rater et d'avoir la punition à vie des séquelles (un handicap, une défiguration, une cicatrice, un traitement médical à vie), l'idée m'en a toujours été insupportable.

J'en ai marre de ce monde WASP (je ne connais pas d'équivalent en France ni en français de White Anglo-Saxon Protestant, cette prétendue sacro-sainte perfection sociale de la société américaine que je trouve "politiquement-correctement" fasciste. Il faut bien évidemment y additionner la beauté, l'argent, la conversation plus pipeul que pipeul, plus insipide que celle de son voisin, etc., etc. et l'art consommé du mépris des petites gens et du petit personnel). J'en ai donc mare de ce monde WASP de merde, du matérialisme, de l'obscène (tant sexuel que moral) du paraître, de la tyrannie du cartésianisme, etc. qui est la cause de tant de non-dits auprès des gens que j'aime, qui en souffrent au point d'en développer une légère dépression. Les faits et les circonstances varient d'un individu à l'autre, c'est évident (et pas très intéressant, sauf à être voyeur déclaré) mais le processus monstrueux est toujours le même. J'essaye humblement (du haut de mes quelques années de thérapies...) d'aider à y voir un peu plus clair et on tente toujours de m'insulter ("Mais pour qui tu te prends ?", "TOUTES tes analyses sont fausses" sans préciser, "Tout le monde est [liste dithyrambique de reproches] sauf moi qui te parle","T'as trop d'imagination", "C'est toi le psychopathe" à quoi je réponds systématiquement: "Je ne te connais pas de diplômes pour te prétendre psy, dis moi les symptômes pour que j'aille consulter si c'est grave". On me répond toujours par des silences...Parler de soi est totalement éludé. L'insulte ne prend pas, ce sont des opinions jusqu'à ce qu'on arrive à me convaincre qu'on parle de mon cas. Ce qui ne se produit jamais, c'est évident) La suite logique en est donc une jolie petite dépression. Et tout le monde sait bien que jolie petite dépression (surtout non suivie par le corps médicale!) deviendra grande. J'ai envie de fuir tout ça, j'ai besoin de cette fuite, j'en peux plus, je veux "mourir" de cet univers.

Elever des chèvres dans le Larzac ? Peut-être. Mais non, il faut répondre aux normes de la Commission Européenne même à élever des chèvres dans le Larzac et puis, on ne peut pas vivre sans la coopérative du coin, sinon, ben on trouve bien un moyen pour vous faire déguerpir au plus vite...

Je crois que je vais prospecter pour aller travailler sur le terrain, n'importe où, avec une association caritative, fuir cet irréel.

Quels en sont alors les symptômes ? Mon for intérieur est complètement dévasté, ravagé. Que des mots ? Venez visiter mon studio et vous verrez... Si son foyer (où on a son lit, sa cuisine et ses petites affaires) n'est pas le reflet de son for intérieur, où est-il ?

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