mercredi 14 novembre 2007

Et la politesse ? Aux chiottes!

Une blague idiote dans mon enfance (et la blague doit continuer à se propager dans les cours de récréation) racontait l'histoire de deux polissons, Politesse et Merde (ou un truc comme ça...). Le rire venait évidemment d'un quiproquo entre la situation et le nom des personnages qu'on leur demandait. Un agent passant par là demandait au gamin comme il s'appelait: "Merde". Et l'agent de demander où était la politesse (dans ce que le petit polisson disait) et le gamin répondait: "Aux chiottes", sans grande surprise.

Aujourd'hui, on se demande bien où est la politesse ? Aux chiottes ? C'est même pas évident! Le mot existe-t-il vraiment ? Oui, en voici la définition (pour ceux comme moi qui en douteraient). Si, si, c'est "l'observance des convenances de la société, des bonnes manières, de la civilité".

L'idée de ce post m'est venue ce matin. Comme ma mère me l'a appris tout gamin, on se décale pour laisser passer. (Vu la goujaterie généralisée, elle regrette aujourd'hui les efforts que cela lui a obligé à faire. Moi aussi. Plus sérieusement et plus fondamentalement, non, mais circonstanciellement, ah oui!) Ce que j'ai fait, je me suis décalé mais en formant une chicane sur le passage pour bien montrer que je fais un effort si on ne doit m'en témoigner aucune reconnaissance. La politesse qu'on m'a appris, c'est justement de remercier ou de faire un sourire pour témoigner de sa reconnaisssance du geste. Aujourd'hui, je n'étais que le larbin qui ne mérite aucune reconnaissance. Alors, j'ai lancé un tonitruant: "Merci". J'ai eu droit à un merci dans le lointain... Deux secondes après, j'ai eu droit au boulot de canon qui sort d'un boutique en me coupant la route. Comme je suis plutôt grand, j'ai allongé le pas et j'ai fait "une queue de poisson" pour m'arrêter et obliger la personne derrière à s'arrêter. Quel jeu épanouissant d'avoir constamment à rappeler la politesse à tout le monde. Donc j'en fais un post (C'est lamentable!)

J'aurais tendance à la confondre avec la courtoisie ("politesse, civilité élégante". Alors, c'est bien ce qu'il me semblait, la courtoisie est le synomyme de politesse mais dans un registre de langue plus soutenu, moins affecté).

J'ai la définition théorique, j'en suis bien heureux mais je n'en ai pas encore la définition pratique. On conviendra définitivement que la courtoisie, c'est le fait d'agir de la meilleure foi qui soit selon ses convictions personnelles dans le plus pur respect de l'intérêt général, puis de celui de son interlocuteur de l'instant. Malheureusement, on ne pourra jamais empêcher certains d'être discourtois (de façon constante ou impulsive) en faisant égoïstement valoir leur intérêt personnel comme l'intérêt général. Ces gens là ont droit de façon très glorieuse au qualificatif de "goujat".

Ainsi, par exemple, on me dit que la politesse, ça serait le seul fait de dire "Bonjour/Merci/Au revoir". Oui, c'est la politesse, très absolue, très scolaire mais cela ne relève absolument pas de la courtoisie bienséante entre personnes adultes et responsables. Parce que je peux dire bonjour sur des tons très différents, du plus irrévérencieux au plus aimable, avec un mot suivant très suggéré, à la limite d'être dit silencieusement: "Bonjour conasse" (voire pire!) ou "Bonjour mademoiselle/madame". Le "Au revoir" n'en est que le pendant au moment de se séparer.

Et merci ? On se trompe souvent sur la personne qui doit dire merci. J'en avais eu un incident avec quelqu'un. Je lui avais prêté de la menue monnaie. Là encore, les gens se croient obligés (par politesse ?) de justifier l'emprunt. Non! Même si c'est pour se procurer des substances illicites, même si c'est pour se procurer les outils pour se suicider. Je ne suis pas juge (d'un point de vue moral), je ne suis pas une sommité en matière de morale, je n'ai rien à dire, à moi de savoir si je veux prêter cet argent ou pas et le reste ne me regarde pas.

Donc, j'avais prêté de la menue monnaie à quelqu'un. Le retour de cet argent a été particulièrement laborieux (comme souvent et de façon pas très polie, car ça relevait vraiment de la gaminerie). Mais je suis rentré dans mes frais. En me rendant l'argent, la personne ne s'est pas excusée de son retard (voyons! J'étais même susceptible de le lui reprocher, c'est évident!) mais elle m'a demandé "le mot magique". Intérieurement, j'étais outré. J'ai donc joué l'idiot, en faisant semblant de ne pas comprendre, avec l'intention de le "claquer" dans les grandes largeurs, en le vexant par la prise de conscience de sa propre goujaterie (ma spécialité magistrale). Je lui ai donc froidement répondu: "Pardon ? Tu voudrais que je te dise merci ? Ca ne serait pas plutôt à toi de me remercier encore une fois de t'avoir rendu service. Merci, mais pourquoi ? Merci de ne pas être un voleur en me rendant mon argent ?". Il est parti furieux, vexé... mais dans le silence le plus absolu. (Le silence, c'est la façon de passer aux aveux des gens gravement pris en faute par rapport à leur critères de vie, de morale, de "politesse". C'est d'une lâcheté incommensurable et abjecte alors que dire: "Oui, excuse-moi" n'est pas si difficile que cela à prononcer. Mais le tout, c'est d'arriver à le dire!!!).

Ce sont des anecdotes assez sordides, je suis le premier à l'admettre, mais dans mon relationnel social, c'est permanent, c’est usant. Je crois que je connais pas mal de gens, des merveilles d’humanité et de sensibilité, qui n’arrivent pas à faire face à ce genre de situations. Soit ils ont ma force de caractère (construite dans la violence par seul instinct de survie), soit ils sombrent dans la dépression avec leur Tête de Turc bien identifiée comme putching ball. Et on en revient toujours et encore à mon “Envie de mourir” (je n’y parle pas de mort physique/biologique mais de mort sociale, de mort par rapport à cette société incohérente et cruelle. Mais pour quelle alternative, dans un monde si globalisé ?)

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