lundi 1 octobre 2007

A l'intention des pochetrons en devenir...

Un ami, chanteur lyrique (il va falloir qu'on lui trouve un pseudo à lui) m'a proposé d'aller trinquer un godet dans mon bar favori (où on a fait connaissance la semaine dernière). Je lui ai annoncé que j'allais d'abord faire l' "Happy Hour". Il ne connaissait pas. Trop sage, ce garçon.

Donc je suis allé chercher en ligne de l'info sur le sujet. En français, on ne trouve que la référence à un groupe de rock qui m'est inconnu "Happy Hour". Chez les anglo-saxons, il en est tout autrement...

L'Happy Hour est littéralement "l'heure heureuse" qui dure souvent deux heures (tard dans l'après-midi, juste avant le dîner) et où le portefeuille est heureux parce que les conso sont à moitié prix (en général, elles restent au même tarif mais la quantité double).

Le terme est apparu dans l'US Navy dans les années 20 et Happy avait le sens de joyeux (dans le sens usuel qu'il a pris chez les bons pochetrons qui assurent).

L'idée de trinquer avant le dîner est apparu durant la période de la Prohibition (1920-1933, une crétinerie de l’histoire américaine d'autant plus crétine qu’il a fallu l'abolir précipitamment parce que les dégâts collatéraux sur les civils étaient catastrophiques). Les gens allaient boire en sous-sol le petit godet auquel ils n'avaient pas le droit sur leur table au dîner. Le terme de Happy Hour est devenu d'usage très courant vers 1960 et la pratique, une tradition pour tous. A partir des années 80, les bars ont commencé à offrir des amuse-gueules de toute sorte pour réduire le taux d'alcoolémie de ces buveurs invétérés. La ville de Glasgow et l'Irlande ont fini par interdire les Happy Hour. Quant à l'armée américaine, elle a elle aussi fini par interdire les Happy Hour dans ses bases.

Je n’aime pas rester sur des points de vue non justifiés (crétinerie): Petite digression sur la crétinerie de la prohibition, en particulier, pour en arriver à d'autres tout aussi graves mais plus actuelles...

Pour mémoire, c'est le 18e amendement à la Constitution américaine qui établit la prohibition (proposé le 18 décembre 1917, ratifié le 16 janvier 1919)

Section 1. Seront prohibés, un an après la ratification du présent article, la fabrication, la vente ou le transport des boissons alcooliques à l'intérieur du territoire des États-Unis et de tout territoire soumis à leur juridiction, ainsi que l'importation desdites boissons dans ces territoires ou leur exportation hors de ces territoires.

Section 2. Le Congrès et les divers États auront concurremment le pouvoir de donner effet au présent article par une législation appropriée.

Section 3. Le présent article sera inopérant s'il n'est ratifié comme amendement à la Constitution par les législatures des divers États, de la manière prévue dans la Constitution, dans les sept années qui suivront la date de sa présentation aux États par le Congrès.

On pense ce que l'on veut de la vente et de la consommation de l'alcool dans le monde, mais sur le plan du droit constitutionnel, il ne faut pas tout mélanger: j'estime que la Constitution d'un état n'a pas à gérer ce genre de questions, sous peine de se ridiculiser. Il m'apparaît comme complètement abbérant de rendre aussi grave le non respect des droits fondamentaux constitutionnels, le non respect du fonctionnement des institutions et la consommation d'alcool. Je ne dois pas être tout à fait le seul à penser cela parce qu'en 1933, est passé le 21e amendement à la Constitution américaine qui a supprimé le 18e amendement. C'était bien la peine (je crois surtout que c'est la hausse de la criminalité engendrée indirectement par la Prohibition et les conséquences sur les civils bien innocents qui a entraîné l'adoption du 21e amendement, proposé le 20 février 1933, ratifié le 5 décembre 1933).

Section 1. Le Dix-huitième amendement à la Constitution est abrogé.

Section 2. Le transport ou l'importation dans tout État, territoire ou possession des États-Unis, de boissons alcooliques destinées à y être livrées ou consommées, en violation des lois y existant, sont interdits.

Section 3. Le présent article sera inopérant, s'il n'est ratifié comme amendement à la Constitution par les divers États assemblés en convention ainsi qu'il est prévu dans la Constitution, dans les sept années qui suivront la date de sa soumission aux États par le Congrès.

Si je fais cette digression, c'est parce que j'estime que George W. Bush, l'actuel président américain, est en train de reproduire la même erreur constitutionnelle en voulant adopter un amendement à la Constitution américaine qui définirait le mariage comme l'union entre un homme et une femme. (Le projet a échoué à la Chambre des Représentants juste avant la dernière présidentielle US, Bush croyait pouvoir ainsi se mettre un peu plus les conservateurs US dans la poche. Lui et ses amis républicains ne se sont jamais cachés qu'ils vont retenter leur coup à plus ou moins brève échéance...). On en pense ce que l'on veut, mais je suis désolé, cette question ne relève pas de la Constitution et la position n'a pas à être la même dans tous les états! (Rien que dans les mariages hétéros existants aux Etats-Unis, il existe des législations très différentes selon les états). Les mariages mixtes (gens de races différentes) ont longtemps été interdits et c'est une décision de la Cour Suprême qui y a mis fin. Il n'a jamais été question d'un amendement à la Constitution américaine sur cette question, pourquoi alors plus sur le mariage homo ? (Rectificatif: en 2005, les conservateurs US ont demandé à la Cour Suprême de se prononcer sur le mariage homo mais elle a décrété que c'était de la seule compétence des Etats, ce qui a permis la légalisation du mariage homo dans l'état du Massachussetts).

0 contributions:

blogger templates | Make Money Online