vendredi 5 octobre 2007

Les psys

Autour de moi, je vois des gens mal dans leur peau alors qu'après mon adolescence attardée et plutôt difficile côté psy, je me sens très heureux, très épanoui et ça serait communicatif. Du coup, les gens mal dans leur peau viennent vers moi et m'exposent leur problème comme si j'étais leur psy. Je leur dis toujours: "Non, je ne suis pas psy, ne joue pas avec ça, un psy a une formation reconnue pour t'écouter, t'aider, t'orienter, une formation que je n'ai pas. Du fait de mes nombreuses années de thérapie, j'ai une expérience sur la question mais je ne suis pas psy." Les gens ne veulent pas l'entendre et me maintiennent leur psy. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'aller chez le psy, ça suppose appeler un psy, ça suppose prendre un RV, ça suppose de dire à son conjoint qu'au moment où on sera chez le psy, on ne sera pas disponible mais en RV. Où ça ? Chez un médecin ? Ah bon, t'es malade ? En France, la maladie mentale n'est jamais considérée comme une maladie opportuniste façon otite ou bronchite, ce qu'elle est parfois, non, elle est considérée le plus souvent comme cancer en phase terminale avec hospitalisation en chambre stérile immédiatement. Sans fausse modestie, ils préfèrent me proclamer leur psy. MAIS JE NE SUIS PAS PSY! Et ils me déversent leurs névroses, psychoses. Il se trouve que j'emmagasine trop de malheurs et que je ne me sens plus réceptif, j'ai besoin de changer d'air. Mais rien ne change.

Parce que le psychiatre a les diplômes et le statut reconnu devant l'administration de la santé de médecin, il a suivi le tronc commun des études de médecine de tout professionnel de la santé. Au moment de se spécialiser, le dermato étudie la peau et le psychiatre le fonctionnement du cerveau. Le psychiatre est donc habilité à prescrire des médicaments. Grosso-modo, le psychiatre est le généraliste de la tête qui déraille. On peut le consulter de façon régulière en psychothérapie, en psychanalyse, on peut venir le consulter à titre d'information, de prévention. On ne peut pas aller chez le psychiatre, s'asseoir dans le fauteuil et lui dire soignez moi, il ne peut rien, à la manière du généraliste. Il leur faut de la matière pour travailler qui s'appelle des symptômes, en l'occurence. On peut ne pas avoir le feeling avec son psychiatre pour des raisons plus ou moins farfelues. On peut entrer dans le débat d'idées avec son psychiatre (systématique avec mes psys successifs), ce ne sont que des êtes humains avec leurs erreurs d'appréciation. Mais le psychiatre a une certaine obligation, par une certaine "déontologie" de pousser son patient dans ses derniers retranchements pour extérioriser ses analyses. (Je ne parle plus d'extérioriser aujourd'hui mais bien d'éjaculer. Ce n'est pas du tout une question de faire de la surenchère dans l'obscénité, l'éjaculation relève aussi de la biologie, mais je trouve qu'éjaculer exprime mieux l'impérieuse nécessité de sortir ce que l'on doit sortir de soi et le plaisir de l'avoir sorti).

Je pense (en riant, mais j'y crois sincèrement) qu'éjaculer ses ressentis dans un blog est une forme comme une autre d'auto-thérapie, pas du tout maîtrisée, mais si on est bien dans sa tête et ses baskets, y a pas trop de soucis à se faire...

0 contributions:

blogger templates | Make Money Online