lundi 16 février 2009

L'anti-harcèlement

Harcèlement
Lu dans la presse, ça peut toujours servir... (en rouge, mes commentaires).

J'ai été harcelée, je suis juriste en droit du travail et ancienne élue du personnel. C'est pour ces raisons que je m'autorise à prodiguer quelques conseils.

1) Effectivement garder des traces écrites quand elles existent, voire les créer: par exemple, votre chef a mis en cause votre travail, n'hésitez pas à lui envoyer un écrit dans lequel vous reprenez ses reproches puis lui demandez des exemples concrets ainsi que des conseils afin de mieux lui donner satisfaction à l'avenir. Parfois ça suffit à désarmer (Ca n'a alors rien de professionnel mais strictement personnel, ce qui est interdit, c'est de la discrimination: tout employé(e) est l'égal d'un autre qui a la même désignation, statut, échelon, etc, sur le contrat de travail non modifié. Les indications à l'état civil n'ont aucune valeur dans l'exercice de la profession, sauf indication contraire, rare ou "injonction" de l'inspection du travail et/ou de la médecine du travail). Quand vous procédez par mail, pensez à envoyer une copie (cachée) à un délégué syndical ou du personnel.

2) Procédez de cette façon aussi souvent que possible. Eventuellement émaillez discrètement vos courriers des formules légales que l'on trouve dans le code du travail. (Souvent, l'attitude du responsable qui harcèle vient de sa méconnaissance du droit du travail, de la convention collective, il préfère croire dans son impunité due à sa proximité à son supérieur hiérarchique. L'impunité s'arrête aux proportions démesurées des sanctions judiciaires. Et puis, les dispositions du code qu'il ne connaît pas sont sa terreur).

3) Informez les instances représentatives du personnel quand elles existent: le délégué du personnel doit alerter la direction. En outre quelqu'un sera au courant. (L'évidence absolue, si tout le monde était de bonne foi, il n'y pas ce genre de conflits! Ne vous laissez pas impressionner par la direction qui peut vous dire: "J'en ai marre de ces histoires de maternelle". Ce n'est pas votre problème, c'est à la direction de faire appliquer le règlement et les sanctions qui s'imposent)

4) N'hésitez pas à vous faire arrêter par un médecin: trop de salariés ont fini par commettre une faute grave à cause de la pression qu'ils subissent. Mieux vaut être absent: les arrêts courts à répétition constituent en outre un bon message (le manque à gagner pour l'entreprise pour commencer).

5) Demandez au médecin de vous prescrire des anxiolytiques et autres antidépresseurs (dont vous gardez les ordonnances) et de vous faire des attestations sur votre état et le lien qu'il établit avec le stress subi au travail.

6) La médecine du travail peut aussi être une bonne solution, surtout si le harcèlement est systématique dans l'entreprise: le médecin finira par s'alerter et les employeurs n'aiment pas trop avoir la médecine du travail sur le dos.

En appliquant ces différentes recettes, j'ai réussi à tenir assez facilement, à désamorcer le processus et à éviter de démissionner ou d'être licenciée pour faute grave.

Sinon, ben, visez les associations...

HMStop

Non!

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