vendredi 18 juillet 2008

Résolu

Tout à l'heure, j'étais sur Second Life et je discutais avec une connaissance. Nous avons beaucoup parlé sur nos RL (Real Life), nos vies dans le monde réel. Le gars m'a d'abord dit qu'il avait une copine sur Second Life. Tant mieux mais j'ai déjà trouvé suspect de privilégier une copine virtuelle sur une copine réelle. Bizarre.

Je lui ai demandé une bibliographie de ses principales lectures. Le gars, la trentaine (comme moi, mais plus jeune) ne lit que de la science fiction. Je n'ai rien contre l'éclectisme dans ses préfences de genre littéraire. Oui, c'est vrai, je suis le premier à dire que le secret d'une vie épanouie est d'avoir une ouverture éclectique sur le monde qui nous entoure. Donc dans le monde réel. Mais certainement pas dans l'imaginaire constant de la science fiction! En tant que loisir, d'accord, mais pas de façon permanente!

J'ai voulu me confirmer le portrait effrayant que j'étais en train de me faire du gars. Quel est ton boulot ? Il me répond: Je n'en ai pas, j'ai bien travaillé chez un constructeur automobile en CDD pendant un mois mais c'était chiant, je ne me vois pas travailler à la chaîne toute ma vie à faire constamment la même chose. J'étais indigné par l'odieux de son propos: comme si travailleur à la chaîne pouvait être la vocation de toute une vie, salaire afférent! Son activité actuelle est d'aider sa mère (en toute illégalité, la confidentialité du boulot de sa mère n'étant pas respectée).

J'ai continué à chercher à approfondir le portrait, je devinais à qui j'avais affaire: Je lui ai demandé s'il avait déjà fait des colonies de vacances, des camps d'été, des retraites religieuses, de longs voyages en autocar (plus de 24 heures) pour faire un camp de jeunes. Sa réponse ? Non. Tes parents auraient eu les moyens de t'y envoyer ? Oui. Est-ce que tu as déjà mangé en demi-pension ? Réponse: "Jamais". Et le gars à continuer à m'aggraver son cas, XXL en me demandant si demi-pensionnaire, j'aimais la bouffe qu'on me servait ?. Limite s'il ne me demandait pas si j'étais assez con pour aimer la bouffe la plus infâme qui soit, de notoriété publique. Je l'ai envoyé promener. "T'es complètement hors sujet mon gars. Je n'en suis pas à tenir rancune au cuistot qui nous faisait des lentilles, des fayots et de la viande mal cuite 20 ans après. Les farces des colonies de vacances, la bouffe infâme des demi-pensions religieuses, oui c'est vrai mais je vais au-delà aujourd'hui, j'ai décidé de n'en retenir le positif et je peux dire que ça m'a forgé le caractère, à relativiser les vraies épreuves de l'existence, à accepter les situations qui ne me conviennent pas quand il n'y a pas d'autres alternatives qui se présentent à l'horizon".

J'estime que je dois une fière chandelle à mes parents qui m'ont appris l'existence en m'envoyant dans des camps sous la tente avec la toile de tente qui fuyait et la bouffe infâme des demi-pensions. Mes parents avaient les moyens de partir en club de vacances 5 étoiles tout confort avec moi, ma mère avait toute la disponibilité pour me faire à manger que des trucs que j'aimais tous les midis pendant toute ma scolarité. Mais mes parents estimaient qu'il était de mon âge de devoir manger ce que je n'aime pas ou de manger avec mes camarades pour le meilleur et pour le pire, avec son lot de petites querelles et disputes idiotes d'ados boutonneux et de bonnes tablées de rigolade qui me font de fabuleux souvenirs aujourd'hui.

Je crois que ce gars, je vais le bazarder illico, j'ai un peu peur qu'il soit à ma remorque prochainement. La part sociale de mon être commence à saturer, j'ai déjà donné plus qu'à mon tour et la récompense s'est généralement révélée des plus ingrates, alors... bye, bye!

Cantine

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