Il y a quelques mois, j'avais lancé un canular général par e-mail mais mes destinataires n'y ont pas tellement donné suite. De rares personnes y ont bien donné suite mais là, c'est moi qui n'ait pas osé les ridiculiser et je n'ai pas donné suite. Il s'agit de l'effet Barnum, du nom du cirque aux dimensions... toutes américaines, un vrai fourre-tout de distractions, d'illusions comme le public les réclame.
Prenez une chanson un peu fleur bleue assez populaire (ce n'est pas la liste qui manque).
Replacez la par rapport à votre dernière rupture/votre dernier conflit avec votre cher(e) & tendre. Pourquoi vous parle-t-elle tant alors que vous n'avez jamais vu l'interprète de la chanson (et que vous ne le croiserez probablement jamais). Parce que les paroles de la chanson sont rédigées de façon suffisamment générales de ruptures qu'il y a forcément un truc qui vous interpelle et vous ne pouvez pas vous empêcher d'en décaler le sens de façon très égoïste vers votre situation parce que vous avez besoin que quelqu'un vous entende, quelqu'un qui vous écoute et qui donne l'impression de vous comprendre, vous et de façon exclusive. En effet, quoi de mieux qu'un interprète qui a une notoriété nationale (ou internationale) et qui ne connaît pas votre vie mais qui semble alerter la Terre entière sur votre malheur, qui semble vous valoriser dans le quotidien un peu trop gris de la vie affective...
Prenons un exemple, la chanson "Tout" de Lara Fabian (paroles en dessous). J'aime beaucoup cette chanson que je vais analyser froidement (On pourrait me taxer de la massacrer mais je crois la lire avec pragmatisme).
Tout, tout => Typique de l'effet Barnum! (On y met tout ce que l'on veut derrière)
Tout est fini entre nous, tout => Quand on ne connaît pas la suite, de quoi est-ce qu'elle est en train de nous parler ? Et c'est pour ça qu'elle enchaîne sur la suite, pour ne pas nous laisser le temps de réfléchir.
Il faut lire le texte avec la liberté de s'arrêter pour réfléchir pour s'en rendre compte. Très effet Barnum quand on connaît la suite de la chanson: on met tout ce que l'on veut derrière son "Tout". Ca peut être l'amitié, ça peut être une relation aussi bien hétéro qu'homo, il peut ne s'agir que d'un flirt d'une nuit comme d'une relation de couple ancienne. D'un point de vue commercial, c'est intéressant, on touche une clientèle potentiellement plus large.
J'ai plus la force du tout, tout
d'y croire et d'espèrer => "D'y croire" ? Mais de quoi est-ce qu'elle nous parle ? Mais de tout ce que l'on veut l'entendre dire. Et la chanson permet de se placer en tant que responsable de la rupture ou victime de la rupture.
Tout, tout
A présent, je te dis tout => Elle ne dit rien, c'est son auditeur qui se met l'idée qu'il veut derrière.
De ce vide entre nous => Un vide n'apparaît pas ex nihilo, l'auditeur met ce qu'il veut derrière, par rapport à sa propre situation.
De tes mains désabusées => Des mains désabusées, qu'est-ce que ça veut dire ? Bon, à la rigueur, mais alors, par quoi ?
Est à présent fini =>Ca ne veut rien dire mais il y a le participe "détruit" qui peut évoquer beaucoup pour quelqu'un dans la peine et qui peut se développer opportunément.
Tout ces moments incompris => Quelle relation d'une personne à l'autre n'y est jamais confronté ?
Ces instants indécis s'écrivent
Au passé aujourd'hui... c'est fini... =>Le souvenir d'un instant s'inscrit dans le passé, c'est d'une banalité que de dire ça, ça ne renouvelle aucun genre...
Nous, on était pas comme les autres, => Qui a pour finalité de construire une relation (d'amitié, de couple) identique à celle de son voisin ?
On décidait d'être entre autre
Les plus forts, les plus fous => Une relation sans ambitions démesurées (peut-étre inaccessibles ?) ne peut pas exister.
Nous on avait rien à prouver
Nous on avait rien à gâcher
Sauf notre liberté => Prouver une/sa liberté, qui peut m'expliquer ? Qui peut m'expliquer comment on peut éventuellement "gâcher une liberté ?" (Pour répondre à ces questions, soyez scrupuleux, ne détournez pas le sens des mots). La chanson semble opposer les verbes prouver et gâcher. Vous trouvez, vous, que ces deux verbes ont des sens opposés ?)
Nous, on n'a rien vu passer => Au fil des ans, on ne retient pas tous les souvenirs.
Rien vu se déchirer
Pas même la force de ces années => "Déchirer une force", qui peut m'expliquer ?
Nous, on a joué le tout pour le tout => Quelle relation ne prétend pas avoir tout essayé avant la rupture ?
On s'est dit on s'en fout
On a l'univers rien qu'à nous => Propos convenus d'un couple qui s'aime.
On a tout => De quoi est-ce qu'on parle, là ?
Sors, sors
De mon sang, de mon corps
Sors, toi qui me gardes encore
Au creux de tes regrets =>Lesquels ?
Parle, parle
Dis-le moi sans trembler
Que t'en as plus rien à cirer => De quoi est-ce qu'on parle ?
Parle, pleure et je comprendrai =>Qu'est-ce qu'il y a à comprendre puisqu'on ne sait même pas de quoi on parle!
Tu sais, tu sais que je peux tout entendre
Partir rester ou même me rendre
Que le ciel là-haut m'entende
Tout, tout, tout est fini entre nous,
J'ai plus la force du tout d'y croire et d'espèrer
Tout, tout, tout est fini entre nous,
mais je garde l'espoir fou qu'un jour
on redira
Nous...
Le succès de la chanson tient à une harmonie des consonnances et le fait de ne pas pouvoir s'arrêter sur la vacuité du sens des paroles.
L'effet Barnum est bien connu des devins les moins scrupuleux. Ils ne sont pas plus devins que vous et moi mais ils ont compris que la demande du public était d'entendre du professionnel ce qu'ils ont envie d'entendre (c'est souvent le cas en politique). Il suffit de formuler de très belles phrases, harmonieuses à l'oreille, dans un langage raffiné, ce qui laisse supposer l'érudition du professionnel, on ne veut pas s'y frotter de peur de révéler son ignorance. C'est le vieux truc des médecins qui donnaient leur diagnostic à leur patient en latin, c'est le vieux truc de deux professionnels de santé qui parlent en langage "technique" devant le patient pour ne pas l'affoler et lui dire qu'il est en phase terminale de sa maladie (cancers) et qu'il n'y a plus rien à espérer.
Il ne faut pas être honteux de son ignorance, tout enfant qui naît est égal au niveau de la culture et il n'en a pas honte. La culture s'acquiert progressivement. Mais il faut revendiquer le droit de tout comprendre, ce qui peut faire peur à un professionnel de l'effet Barnum qui renvoie sur l'ignorance pour humilier. Il faut toujours revendiquer le droit de comprendre pour ne pas céder la place aux plus mal intentionnés.
L'effet Barnum se base aussi sur un vocabulaire savant et recherché pour que l'auditeur se perde dans le sens des mots, puis qu'il perde le sens général au point de perdre tout intérêt au discours. L'orateur peut alors raconter toutes les âneries qu'il veut. (C'était un peu le jeu de monsieur Raffarin avec ses raffarinades qu'il insérait au beau milieu de ses interventions, les gens ne relevaient donc pas de suite. Les journalistes étaient vigilants parce qu'ils savaient qu'à chaque intervention, ils y avaient droit).
Si vous voulez jouer autour de vous aux devins, voici donc mes quelques formules "effet Barnum". Elles sont tellement vagues qu'elles exigent d'être interprétées pour être comprises et l'interprétation se fait forcément par rapport à sa situation personnelle. J'y apporte mon commentaire de Becassine (incarnation familiale du plus basique des bons sens commun).
Vous avez besoin que les autres personnes vous aiment et vous admirent mais vous êtes tout de même apte à être critique envers vous-même. => Quelle personne normale (saine de corps et d'esprit) ne réclame pas l'amour et encore moins l'admiration ? Qui n'est pas critique envers soi-même ? En choisissant des fringues, son menu, ses dépenses...
Bien qu'ayant quelques faiblesses de caractère, vous êtes généralement capable de les compenser. => Qui n'a pas des faiblesses de caractère ? Quelle personne normale ne cherche pas à s'améliorer perpétuellement ?
Vous possédez de considérables capacités non employées que vous n'avez pas utilisées à votre avantage. =>Crétin: tout au long de sa vie, on se découvre de nouvelles capacités et les utiliser à son avantage est subjectif.
Quelques unes de vos aspirations ont tendance à être assez irréalistes. => Crétin: Notre aspiration fondamentale est de vivre dans le confort matériel le plus absolu avec le moins d'effort possible, c'est irréaliste.
Discipliné et faisant preuve de self-control extérieurement, vous avez tendance à être soucieux et incertain intérieurement. => La discipline, c'est respecter l'ordre social, c'est ne pas se promener nu dans la rue. Faire preuve de self-control, c'est une évidence, c'est une nécessité. Soucieux et incertain ? Une personne normale se remet toujours en question.
Quelquefois vous avez même de sérieux doutes quant à savoir si vous avez pris la bonne décision. => Crétin d'évidence.
Vous préférez un petit peu de changement et de variété et êtes insatisfait lorsque vous êtes bloqué par des restrictions ou des limitations. => Qui ne le serait pas ?
Parfois, vous êtes extroverti, affable et sociable alors que d'autre fois vous êtes introverti, prudent et réservé. => C'est idiot car cela revient à dire: parfois, vous êtes [trois adjectifs] et parfois vous êtes [le sens contraire des trois mêmes adjectifs], on ne risque pas de se tromper.
Vous êtes également fier de vous-même en tant que penseur indépendant et n'acceptez pas les déclarations des autres sans preuve satisfaisante. => Crétin: On ne va pas s'amuser à exprimer des pensées auxquelles on ne croit pas. Le mot fier en appelle à l'orgueil de la personne à qui on va faire des prédictions, on le réhausse, on le valorise.
Vous trouvez imprudent d'être trop franc en vous révélant vous-même aux autres.=> Quelle originalité de prédire cela!
Vous attendez beaucoup de l’avenir. Vous voulez vivre intensément chaque instant, sans peur du lendemain. Désirant une vie riche en expériences, vous aimez prendre part aux événements, vous épanouir en variant vos centres d’intérêts. Il arrive que votre enthousiasme vous pousse à suivre votre instinct (et tant pis ou tant mieux pour les conséquences !), mais généralement vous savez prendre votre temps pour peser le pour et le contre d’une situation avant d’agir. => Quelle personne normale n'attend rien de l'avenir ? Quelle personne est heureuse de vivre dans la peur du lendemain ? Etc, etc.
D’un naturel ouvert, même s’il vous arrive de ne pas le montrer, vous saisissez toutes les occasions d’établir le contact avec les autres. Vous avez besoin de vous sentir en sécurité et à l’abri, d’être en confiance dans vos relations. Dans la mesure où vous vous sentez à l’aise avec les autres, vous êtes particulièrement généreux et tolérant à l’égard de vos proches. => Quelle originalité!
Quand il vous arrive de vous sentir fragile sur le plan affectif, vous vous protégez dans une carapace en donnant de vous une image solide et sérieuse. => Non, non, les gens sont très fiers et se vantent de se dire dépressifs, faibles, fragiles...
Votre intuition et votre sensibilité vous font percevoir naturellement ce que d’autres mettent du temps à comprendre. Vous préférez vous poser des questions plutôt que d’avoir à y répondre. Afin d’avoir toujours le choix, vous retardez souvent vos décisions. Vous ressentez l’importance de vous remettre en question, et avez conscience de vos limites, ce qui vous permet d’exploiter votre potentiel au maximum. => Quelle originalité!
La morale de tout cela: En cas de débat d'idées avec quelqu'un et un stade, au-delà, en cas de conflit de toutes sortes avec quelqu'un (sentimental, financier, moral), laissez l'autre se déchaîner à faire un discours cohérent de ses griefs, laissez lui exprimer son flot d'abominations, d'âneries (même si ça doit faire mal mais refusez les insultes) et très posément, dites lui: "Ca y est, ton/votre propos est terminé ?" (Langue soutenue, pas d'avilissements!) et exprimez POSEMENT votre point de vue fondé sur le bon sens en répondant point par point à son discours, dans le même ordre (ça lui donne l'illusion qu'il est supérieur donc qu'il a un début de triomphe personnel qui n'est pas du tout acquis). Si vous lui montrez de façon basique le bien fondé de votre raisonnement et la justesse de votre propos,votre triomphe sera dans son auto-humiliation. Attendez-vous même à ce qu'il quitte la discussion avant la fin sur des motifs indignes tant ils seront fallacieux. Je parle d'expériences.
Mais on y perd des ami(e)s précieux ? Sur un court terme qui peut paraître long (quelques années), c'est inévitable. Jacques Salomé prétend que l'on ne peut pas mourir (mort biologique) avec une broutille circonstancielle sur la conscience, aussi circonstancielle. Il raconte des histoires incroyables de personnes âgées avec de très graves maladies douloureuses, invalidantes (cancers). Mais leur corps leur interdit de partir sans s'être réconcilié avec leurs enfants ou sans avoir lâché un secret de famille fondamental. J'y crois aussi dans tous genres de querelles. Mais il faut s'armer d'une immense patience qui peut être douloureuse.
Mais on en revient toujours au bon sens des fables de Jean de la Fontaine (1621-1695)
"Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute"
Replacez la par rapport à votre dernière rupture/votre dernier conflit avec votre cher(e) & tendre. Pourquoi vous parle-t-elle tant alors que vous n'avez jamais vu l'interprète de la chanson (et que vous ne le croiserez probablement jamais). Parce que les paroles de la chanson sont rédigées de façon suffisamment générales de ruptures qu'il y a forcément un truc qui vous interpelle et vous ne pouvez pas vous empêcher d'en décaler le sens de façon très égoïste vers votre situation parce que vous avez besoin que quelqu'un vous entende, quelqu'un qui vous écoute et qui donne l'impression de vous comprendre, vous et de façon exclusive. En effet, quoi de mieux qu'un interprète qui a une notoriété nationale (ou internationale) et qui ne connaît pas votre vie mais qui semble alerter la Terre entière sur votre malheur, qui semble vous valoriser dans le quotidien un peu trop gris de la vie affective...
Prenons un exemple, la chanson "Tout" de Lara Fabian (paroles en dessous). J'aime beaucoup cette chanson que je vais analyser froidement (On pourrait me taxer de la massacrer mais je crois la lire avec pragmatisme).
Tout, tout => Typique de l'effet Barnum! (On y met tout ce que l'on veut derrière)
Tout est fini entre nous, tout => Quand on ne connaît pas la suite, de quoi est-ce qu'elle est en train de nous parler ? Et c'est pour ça qu'elle enchaîne sur la suite, pour ne pas nous laisser le temps de réfléchir.
Il faut lire le texte avec la liberté de s'arrêter pour réfléchir pour s'en rendre compte. Très effet Barnum quand on connaît la suite de la chanson: on met tout ce que l'on veut derrière son "Tout". Ca peut être l'amitié, ça peut être une relation aussi bien hétéro qu'homo, il peut ne s'agir que d'un flirt d'une nuit comme d'une relation de couple ancienne. D'un point de vue commercial, c'est intéressant, on touche une clientèle potentiellement plus large.
J'ai plus la force du tout, tout
d'y croire et d'espèrer => "D'y croire" ? Mais de quoi est-ce qu'elle nous parle ? Mais de tout ce que l'on veut l'entendre dire. Et la chanson permet de se placer en tant que responsable de la rupture ou victime de la rupture.
Tout, tout
A présent, je te dis tout => Elle ne dit rien, c'est son auditeur qui se met l'idée qu'il veut derrière.
De ce vide entre nous => Un vide n'apparaît pas ex nihilo, l'auditeur met ce qu'il veut derrière, par rapport à sa propre situation.
De tes mains désabusées => Des mains désabusées, qu'est-ce que ça veut dire ? Bon, à la rigueur, mais alors, par quoi ?
Tout, tout ce qui nous unit => Qui peut-être de l'amitié, de l'amour, les engagements familiaux ou des engagements matériels.
Tout ce qui nous détruit au corpsEst à présent fini =>Ca ne veut rien dire mais il y a le participe "détruit" qui peut évoquer beaucoup pour quelqu'un dans la peine et qui peut se développer opportunément.
Tout ces moments incompris => Quelle relation d'une personne à l'autre n'y est jamais confronté ?
Ces instants indécis s'écrivent
Au passé aujourd'hui... c'est fini... =>Le souvenir d'un instant s'inscrit dans le passé, c'est d'une banalité que de dire ça, ça ne renouvelle aucun genre...
Nous, on était pas comme les autres, => Qui a pour finalité de construire une relation (d'amitié, de couple) identique à celle de son voisin ?
On décidait d'être entre autre
Les plus forts, les plus fous => Une relation sans ambitions démesurées (peut-étre inaccessibles ?) ne peut pas exister.
Nous on avait rien à prouver
Nous on avait rien à gâcher
Sauf notre liberté => Prouver une/sa liberté, qui peut m'expliquer ? Qui peut m'expliquer comment on peut éventuellement "gâcher une liberté ?" (Pour répondre à ces questions, soyez scrupuleux, ne détournez pas le sens des mots). La chanson semble opposer les verbes prouver et gâcher. Vous trouvez, vous, que ces deux verbes ont des sens opposés ?)
Nous, on n'a rien vu passer => Au fil des ans, on ne retient pas tous les souvenirs.
Rien vu se déchirer
Pas même la force de ces années => "Déchirer une force", qui peut m'expliquer ?
Nous, on a joué le tout pour le tout => Quelle relation ne prétend pas avoir tout essayé avant la rupture ?
On s'est dit on s'en fout
On a l'univers rien qu'à nous => Propos convenus d'un couple qui s'aime.
On a tout => De quoi est-ce qu'on parle, là ?
Sors, sors
De mon sang, de mon corps
Sors, toi qui me gardes encore
Au creux de tes regrets =>Lesquels ?
Parle, parle
Dis-le moi sans trembler
Que t'en as plus rien à cirer => De quoi est-ce qu'on parle ?
Parle, pleure et je comprendrai =>Qu'est-ce qu'il y a à comprendre puisqu'on ne sait même pas de quoi on parle!
Tu sais, tu sais que je peux tout entendre
Partir rester ou même me rendre
Que le ciel là-haut m'entende
Tout, tout, tout est fini entre nous,
J'ai plus la force du tout d'y croire et d'espèrer
Tout, tout, tout est fini entre nous,
mais je garde l'espoir fou qu'un jour
on redira
Nous...
Le succès de la chanson tient à une harmonie des consonnances et le fait de ne pas pouvoir s'arrêter sur la vacuité du sens des paroles.
L'effet Barnum est bien connu des devins les moins scrupuleux. Ils ne sont pas plus devins que vous et moi mais ils ont compris que la demande du public était d'entendre du professionnel ce qu'ils ont envie d'entendre (c'est souvent le cas en politique). Il suffit de formuler de très belles phrases, harmonieuses à l'oreille, dans un langage raffiné, ce qui laisse supposer l'érudition du professionnel, on ne veut pas s'y frotter de peur de révéler son ignorance. C'est le vieux truc des médecins qui donnaient leur diagnostic à leur patient en latin, c'est le vieux truc de deux professionnels de santé qui parlent en langage "technique" devant le patient pour ne pas l'affoler et lui dire qu'il est en phase terminale de sa maladie (cancers) et qu'il n'y a plus rien à espérer.
Il ne faut pas être honteux de son ignorance, tout enfant qui naît est égal au niveau de la culture et il n'en a pas honte. La culture s'acquiert progressivement. Mais il faut revendiquer le droit de tout comprendre, ce qui peut faire peur à un professionnel de l'effet Barnum qui renvoie sur l'ignorance pour humilier. Il faut toujours revendiquer le droit de comprendre pour ne pas céder la place aux plus mal intentionnés.
L'effet Barnum se base aussi sur un vocabulaire savant et recherché pour que l'auditeur se perde dans le sens des mots, puis qu'il perde le sens général au point de perdre tout intérêt au discours. L'orateur peut alors raconter toutes les âneries qu'il veut. (C'était un peu le jeu de monsieur Raffarin avec ses raffarinades qu'il insérait au beau milieu de ses interventions, les gens ne relevaient donc pas de suite. Les journalistes étaient vigilants parce qu'ils savaient qu'à chaque intervention, ils y avaient droit).
Si vous voulez jouer autour de vous aux devins, voici donc mes quelques formules "effet Barnum". Elles sont tellement vagues qu'elles exigent d'être interprétées pour être comprises et l'interprétation se fait forcément par rapport à sa situation personnelle. J'y apporte mon commentaire de Becassine (incarnation familiale du plus basique des bons sens commun).
Vous avez besoin que les autres personnes vous aiment et vous admirent mais vous êtes tout de même apte à être critique envers vous-même. => Quelle personne normale (saine de corps et d'esprit) ne réclame pas l'amour et encore moins l'admiration ? Qui n'est pas critique envers soi-même ? En choisissant des fringues, son menu, ses dépenses...
Bien qu'ayant quelques faiblesses de caractère, vous êtes généralement capable de les compenser. => Qui n'a pas des faiblesses de caractère ? Quelle personne normale ne cherche pas à s'améliorer perpétuellement ?
Vous possédez de considérables capacités non employées que vous n'avez pas utilisées à votre avantage. =>Crétin: tout au long de sa vie, on se découvre de nouvelles capacités et les utiliser à son avantage est subjectif.
Quelques unes de vos aspirations ont tendance à être assez irréalistes. => Crétin: Notre aspiration fondamentale est de vivre dans le confort matériel le plus absolu avec le moins d'effort possible, c'est irréaliste.
Discipliné et faisant preuve de self-control extérieurement, vous avez tendance à être soucieux et incertain intérieurement. => La discipline, c'est respecter l'ordre social, c'est ne pas se promener nu dans la rue. Faire preuve de self-control, c'est une évidence, c'est une nécessité. Soucieux et incertain ? Une personne normale se remet toujours en question.
Quelquefois vous avez même de sérieux doutes quant à savoir si vous avez pris la bonne décision. => Crétin d'évidence.
Vous préférez un petit peu de changement et de variété et êtes insatisfait lorsque vous êtes bloqué par des restrictions ou des limitations. => Qui ne le serait pas ?
Parfois, vous êtes extroverti, affable et sociable alors que d'autre fois vous êtes introverti, prudent et réservé. => C'est idiot car cela revient à dire: parfois, vous êtes [trois adjectifs] et parfois vous êtes [le sens contraire des trois mêmes adjectifs], on ne risque pas de se tromper.
Vous êtes également fier de vous-même en tant que penseur indépendant et n'acceptez pas les déclarations des autres sans preuve satisfaisante. => Crétin: On ne va pas s'amuser à exprimer des pensées auxquelles on ne croit pas. Le mot fier en appelle à l'orgueil de la personne à qui on va faire des prédictions, on le réhausse, on le valorise.
Vous trouvez imprudent d'être trop franc en vous révélant vous-même aux autres.=> Quelle originalité de prédire cela!
Vous attendez beaucoup de l’avenir. Vous voulez vivre intensément chaque instant, sans peur du lendemain. Désirant une vie riche en expériences, vous aimez prendre part aux événements, vous épanouir en variant vos centres d’intérêts. Il arrive que votre enthousiasme vous pousse à suivre votre instinct (et tant pis ou tant mieux pour les conséquences !), mais généralement vous savez prendre votre temps pour peser le pour et le contre d’une situation avant d’agir. => Quelle personne normale n'attend rien de l'avenir ? Quelle personne est heureuse de vivre dans la peur du lendemain ? Etc, etc.
D’un naturel ouvert, même s’il vous arrive de ne pas le montrer, vous saisissez toutes les occasions d’établir le contact avec les autres. Vous avez besoin de vous sentir en sécurité et à l’abri, d’être en confiance dans vos relations. Dans la mesure où vous vous sentez à l’aise avec les autres, vous êtes particulièrement généreux et tolérant à l’égard de vos proches. => Quelle originalité!
Quand il vous arrive de vous sentir fragile sur le plan affectif, vous vous protégez dans une carapace en donnant de vous une image solide et sérieuse. => Non, non, les gens sont très fiers et se vantent de se dire dépressifs, faibles, fragiles...
Votre intuition et votre sensibilité vous font percevoir naturellement ce que d’autres mettent du temps à comprendre. Vous préférez vous poser des questions plutôt que d’avoir à y répondre. Afin d’avoir toujours le choix, vous retardez souvent vos décisions. Vous ressentez l’importance de vous remettre en question, et avez conscience de vos limites, ce qui vous permet d’exploiter votre potentiel au maximum. => Quelle originalité!
La morale de tout cela: En cas de débat d'idées avec quelqu'un et un stade, au-delà, en cas de conflit de toutes sortes avec quelqu'un (sentimental, financier, moral), laissez l'autre se déchaîner à faire un discours cohérent de ses griefs, laissez lui exprimer son flot d'abominations, d'âneries (même si ça doit faire mal mais refusez les insultes) et très posément, dites lui: "Ca y est, ton/votre propos est terminé ?" (Langue soutenue, pas d'avilissements!) et exprimez POSEMENT votre point de vue fondé sur le bon sens en répondant point par point à son discours, dans le même ordre (ça lui donne l'illusion qu'il est supérieur donc qu'il a un début de triomphe personnel qui n'est pas du tout acquis). Si vous lui montrez de façon basique le bien fondé de votre raisonnement et la justesse de votre propos,votre triomphe sera dans son auto-humiliation. Attendez-vous même à ce qu'il quitte la discussion avant la fin sur des motifs indignes tant ils seront fallacieux. Je parle d'expériences.
Mais on y perd des ami(e)s précieux ? Sur un court terme qui peut paraître long (quelques années), c'est inévitable. Jacques Salomé prétend que l'on ne peut pas mourir (mort biologique) avec une broutille circonstancielle sur la conscience, aussi circonstancielle. Il raconte des histoires incroyables de personnes âgées avec de très graves maladies douloureuses, invalidantes (cancers). Mais leur corps leur interdit de partir sans s'être réconcilié avec leurs enfants ou sans avoir lâché un secret de famille fondamental. J'y crois aussi dans tous genres de querelles. Mais il faut s'armer d'une immense patience qui peut être douloureuse.
Mais on en revient toujours au bon sens des fables de Jean de la Fontaine (1621-1695)
"Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute"
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