dimanche 7 décembre 2008

Salope, sale pute, connasse, mal baisée.

Quelques mots fleuris de notre belle langue de Molière trouvés dans un article de Bakchich (une alternative Internet au Canard Enchaîné. Cliquez sur le lien si vous voulez lire l'histoire complète). Je ne veux pas me perdre dans ce fait divers quelconque mais sur la valeur des insultes, totalement erronées dans notre société actuelle, à l'image de notre société. Le fait divers, en deux mots ? Un samedi soir, deux minettes rentrent chez elles. Contrôle de police. La conductrice est en règle à tous points de vue et la passagère, Sabia, ivre, se sent en verve pour déclamer sa prose fleurie. Convocation au tribunal. Du fait d'un cas de récidive, elle est condamnée à un an de prison ferme dont dix mois de sursis et 300 euros d'amende à titre de dommages et intérêts.

Une première chose fondamentale est que l'on doit le respect à un agent de la force publique qui ne fait que son boulot. Comme à tout personnage public d'ailleurs (le Karl Zéro qui tutoie tout le monde, hum, hum... Quoique le Karl Zéro sait parfaitement ce qu'il fait. Devant un Pierre Messmer ou devant une Marylise Lebranchu, des personnages très posés avec une élégance naturelle, du fait de leurs origines et de leur culture générale, Karl Zéro ne se risque pas à autre chose qu'au vouvoiement. Devant un Jack Lang pote de tous, c'est le tutoiement... J'ai également beaucoup d'admiration pour une Françoise Laborde, journaliste, qui ne parle exclusivement que du président de la République, laissant supposer que Nicolas Sarkozy, c'est un citoyen lambda).

J'en reviens donc à mon sujet, le titre de ce sujet et traitons tout cela par le simple bon sens (Nous sommes plus dans le passionnel que dans le bon sens de nos jours). Quelles définitions ont ces mots ? En ont-ils seulement un ? Est-ce seulement le but de Sabia ? Est-ce que le véritable but de Sabia n'était pas de renvoyer sa victime à sa perception "privée" de ces mots, mots généralement considérés comme des insultes ? Faire réagir sa victime dans sa tête: "ces syllabes me sont intolérables, je dois les considérer comme des insultes". Je dois ? Non. Voyons les mots.

Salope. Réponse par le bon sens: C'est le droit absolu de la destinataire de ce mot de se comporter en privé avec son ou sa partenaire comme une salope et d'y mettre la définition qu'elle veut. La destinataire est en droit de le définir comme elle veut, positivement ou négativement.

Sale pute. (Sale pédé/sale gouine seraient dans la même veine). Réponse par le bon sens: Chacun fait ce qu'il veut dans sa vie, sans en infliger la vue à des personnes qui ne souhaitent pas savoir en direct/live. (La loi autorise de vivre nu chez soi mais elle impose de s'organiser pour ne pas en infliger l'image à des gens non consentants).

Et la prostitution, et les pratiques sexuelles (homos ou hétéros) c'est pas forcément sale, on pratique (si on le souhaite) la prostitution et les pratiques sexuelles que l'on veut, comme on veut. De tels propos prouvent juste une méconnaissance de quelques réalités sociales bien réelles qu'aucun tiers n'a à juger tant qu'elles restent dans le domaine privée. (Article Wikipédia France sur les paraphilies ou comportements sexuels considérés comme déviants).

Connasse. Réponse par le bon sens: Un mot qui n'a pas vraiment de sens mais qui n'a vocation qu'à allumer un voyant rouge genre "Alerte", je dois l'interpréter comme une insulte. Mon conseil ? Recevez le froidement, faites semblant de vous montrer indifférent à tant d'ânerie, laissez la personne déblatérer puis demandez froidement qu'est qu'une connasse/un connard pour elle. Vous tiendrez votre vengeance.

Mal baisée. Réponse par le bon sens: Il se peut qu'une façon de baiser pour quelqu'un corresponde à une façon insatisfaisante de baiser pour une autre. Et alors ? L'important, c'est notre propre satisfaction, non ?

Conclusion: Soyez grands, soyez magnanimes, soyez riches, soyez supérieur à la médiocrité, faites preuve du bon sens le plus élémentaire. Vous avez tout à y gagner. Et votre adversaire se vexera parce qu'il comprendra (sans vouloir l'admettre, sa fierté est perdue pour l'occasion) que s'il avait fait preuve du même bon sens, ben, il aurait évité de perdre la face. C'est (tout) con, hein ?

Non!

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